vendredi 5 octobre 2012

Cinéma et jeux vidéo

Laissons de coté un instant l'industrie du cinéma pour s’intéresser à ses influences sur les autres médias audiovisuels, en particulier celui des jeux vidéo.
On ne compte plus aujourd'hui les adaptations ciné des jeux vidéos les plus cultes qui sortent tous les étés, à destinations des ados du monde entier( Resident Evil, Prince of persia,.Final Fantasy).
Mais intéressons nous plus précisément au cinématiques. Ces vidéos insérées à un moment précis du jeu, qui servent le scénario mis en place par les développeurs et qui sont réalisées tel un véritable court métrage d'animation.



Ils sont depuis longtemps positionnés en introduction du jeu pour situer le contexte et l'univers dans lequel va évoluer le joueur. 
C'est un forme de synopsis du scénario qui sera ensuite développée au fur et à mesure du jeu. Mais depuis quelques temps les studios qui souhaitent faire la promotion de leurs jeux vidéos lancent sur internet ces vidéos quelques semaines avant la sortie, de quoi créer un buzz.
Ces cinématiques promotionnelles prennent, en plus, la forme d'une bande annonce. Elles adoptent en effet tous leurs codes. Le but: vendre aux gamers "un film" à grand spectacle , dans lequel le joueur est le personnage principal, et où ses actions influent sur le scénario.

On devient alors "générateur de récit".
Cette expression de Jacques Attali , qui reprend la théorie de Gillermo del Toro sur l'évolution du cinéma, désigne le spectateur de demain. Un spectateur qui controle le contenue qu'il regarde.

Le spectateur ne sera plus assujetti à suivre une histoire préétablie mais pourra à sa guise défaire, reconstruire,dévier ou modeler les sequences du film. Il deviendra un "générateur de récits"
Si on sait que les jeux vidéos reprennent des séquences, et la mise en scène des films qu'ils adaptent, le cinéma reprend lui aussi de nombreux codes du jeu vidéo dans sa mise en scène. 
Par exemple, de plus en plus de films d'épouvante adoptent le style du jeu vidéo en utilisant une caméra subjective sur un personnage comme dans Cloverfeild, Rec, ou encore Blairwitch. Le spectateur suit le film à travers la caméra d'un des personnages. Dans rec il s'agit d'un caméraman qui film en reportage, dans cloverfeild c'est un jeune homme qui film un anniversaire... Le spectateur se sent alors investi dans le scénario au même titre que les autres personnages.

Le cinéma pourrait donc connaître une évolution; au même titre que l'arrivée du film parlant, il s'agit d'un film totalement interactif où le spectateur contrôle le personnage principal, le fait évoluer à travers le scénario et l'univers du film. Il peut être amené a certains moment du film de faire des choix qui détermineront la suite du scénario. Cela bouleverserait aussi la façon de faire du cinéma. Puisque l'univers créé devra être beaucoup plus vaste afin offrir une grande liberté d'action au spectateur. De plus, différents scénario devront être réalisés pour suivre les choix des spectateurs. 

Cette théorie de Guillermo del Toro et reprise par Jacques Attali pourrait bouleverser l'industrie du cinéma comme le développe ce dernier. Il estime que, alors qu'il est aujourd'hui très simple de faire sa propre musique ou son court métrage, les consoles de jeux réuniront ces médias pour que le spectateur soit aussi le réalisateur de son propre film.

Il finit par conclure que le cinéma tel qu'on le connait aujourd'hui devrait aussi continuer d'exister pour les spectateurs plus passifs qui souhaitent voyager en se plongeant dans un univers qu'on leur propose.On imagine aussi que cette nouvelle facon de vivre le cinéma s'adressera en premier lieu  à un public jeune et connecté et nouvelles technologies.
  

Si la relation entre jeux vidéos et cinéma a franchi encore une étape avec les cinématiques, on constate à la lecture de l'article de Jaques Attali que ce rapprochement n'est sans doute qu'à son commencement...
 

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